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 #963 would you be good enough to take me home † lula

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Matei Russesco
Matei Russesco
membre ~ the young wolf
≈ INSCRIT(E) LE : 05/10/2014
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≈ AVATAR : bob morley
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MessageSujet: #963 would you be good enough to take me home † lula   #963 would you be good enough to take me home † lula Icon_minitimeJeu 9 Oct - 19:47

#963 would you be good enough to take me home † lula Tumblr_nazma7xDsb1qcpf2oo1_250#963 would you be good enough to take me home † lula Tumblr_inline_n7zsng7HW51sifv1c

×××I'm lost, but what do you expect? You and I were one. And when we fell apart you tore away the part of myself I always liked the most.

Rien n’avait bougé. Absolument rien dans la maison des Russesco n’avait bougé. Depuis que les lieux n’étaient plus habités par leur propriétaire, c’était comme si le temps dans la bâtisse s’était figé. Matei n’avait pas mis longtemps à se rendre compte que tout était comme dans son souvenir. Les vieux meubles, les trous du fauteuil, même les morceaux arrachés de papier-peint n’avaient pas changés. Cet endroit était hors du temps, à croire que la vie ne pouvait pas vous atteindre en ces lieux. Tout du moins, c’était ce que Matei se disait en buvant une longue gorgée d’eau glacé qui venait du frigo détraqué depuis toujours presque.  Surement que le jeune lycan aurait du se rendre en ville, chercher un boulot ou se trouver de l’argent de n’importe quelle manière. Le frigo était vide, ses poches aussi, néanmoins, le brun n’était pas d’humeur. Tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il sentait dans cette maison lui rappelait toutes les choses qu’il avait cherché à fuir. L’étroitesse de la chambre qu’il partageait avec Lulanna, les souvenirs de cette dernière. Toutes ces choses qu’il avait pris un soin chirurgicale à éloigner de sa conscience depuis son départ revenait à sa mémoire, s’agrippant à ses phalanges en essayant de ramper jusqu’à son regard avant de couler le long de ses joues. Il se rappelait son père, il se rappelait sa mère. Même si le brun n’avait rien d’un garçon facilement ébranlable, cependant, même pour lui, il s’agissait de beaucoup de choses à digérer en peu de temps. Déposant son verre dans l’évier usé avec la vaisselle qu’il n’avait toujours pas faite, le roumain décida de retaper quelques trucs qui en auraient bien besoin dans la maison. En un sens, il espérait pouvoir réparer cette vieille bâtisse branlante comme il aurait pu réparer les années passées à fuir ce qu’il n’avait su faire. Toutefois, les rouages du cerveau ébranlé d’un homme sont bien plus complexes à réparer que les fondations d’une maison. Avec la précision d’un orfèvre il faut réparer les tords, réparer les erreurs, effacer les souvenirs les plus douloureux pour raviver à la mémoire ceux des jours heureux. Matei n’en avait jamais eu la force, c’était pourquoi il vivait dans le souvenir. Pourquoi il avait décidé de venir vivre dans la maison familiale, alors même que ça le tue de l’intérieur, quand il aurait pu trouver un autre endroit en ville.
Occupé à ranger les crasses qui s’étaient entassées à l’extérieur de la maison, le brun déplaçait les objets qui n’avaient pas lieu d’être là selon lui. Il avait rangé les déchets, réparer la balancelle rouillée, s’apprêtait à s’occuper des charnières des vitres lorsqu’un bruit attira son attention. Ses sens de lycanthrope l’alertèrent lorsqu’une brindille se brisa à moins de vingt mètres de lui. Les oiseaux chantaient toujours aussi gaiement, bien que leur chant s’éloignait au fur et à mesure qu’un étranger s’enfonçait sur leur territoire. Qui aurait bien pu venir jusqu’à cette vieille bâtisse dégradée ? Quel genre de personne s’amusait à aller voir la maison d’une morte ? Se laissant presser par son instinct, le brun rentra dans la maison en vitesse en se concentrant du mieux qu’il pouvait sur le bruit des pas de l’inconnue. Les ratés que le cœur de Matei avait n’aidaient pas ce dernier à se concentrer. Sa concentration vacillante lui faisait perdre le fil et c’est avec d’énorme difficultés qu’il senti l’inconnue s’approcher avant de pouvoir observer sa silhouette. Quelque chose d’ancien se coinça dans la gorge du brun. Une vague de sentiments oubliés lui bloquèrent la trachée l’espace d’une seconde alors qu’il reconnaissait sans mal la silhouette de cette personne qu’il n’avait plus vue depuis des années. Passant une main lasse dans ses cheveux, le roumain alla se poser contre le chambranle de la porte, les bras croisés contre son torse alors qu’il toisait sa jumelle du regard. Pareil au maître de ces lieux, il regardait Lulanna comme si elle n’était qu’une indésirable à l’instant précis. Lui qui avait pourtant passé une bonne partie de son temps à la chercher dans le passé, voila qu’il la rejetait sans même lui donner le temps d’ouvrir la bouche. Quelque chose en lui, profondément brisé, refusait de laisser l’opportunité à sa jumelle de rentrer. Bien qu’il s’agisse de la maison de Lula tout autant que de la sienne, il ne voulait pas la voir, il ne voulait pas lui parler et surtout il ne voulait pas qu’elle touche toutes ces choses imbibées de souvenirs à ses yeux. La surprise, le choque même de revoir sa sœur n’avait duré qu’une seconde, le temps qu’il avait fallu pour que la rancœur et la douleur ne prenne le dessus. Lui qui avait tant de fois imaginés leurs retrouvailles, voila qu’il ne leur laissait même pas une chance. Il condamnait ce retour de la belle dans son foyer, comme si l’ouverture des portes de ce dernier lui était refusée. Comme si ne restait que des ruines du lieu qu’elle avait abandonnée autrefois. En quelque sorte, c’était bien le cas. A la mémoire des gens qu’elle avait laissée derrière ne restait que la plaie béante d’une blessure infligée sans raison par une personne qu’il n’aurait jamais pensés voir faire ça un jour. Le jour où Matei avait perdu sa sœur, il s’était un peu perdu. A croire qu’un fragment de sa personne était resté avec la brune et que maintenant qu’il le retrouvait, il refusait de redevenir le jeune homme qu’il était alors. D’une voix plus coléreuse qu’il ne l’aurait voulu, il ne pu s’empêcher de souffler sèchement : « Qu’est-ce que tu fais là ? » C’était raté pour les chaudes embrassades, les retrouvailles larmoyantes et la joie de revoir l’autre qui prendrait le dessus. Tout ce que ressentait le jeune roumain à cet instant était une colère informe qui menaçait de lui faire perdre le contrôle relatif qu’il avait de sa personne.
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Lulanna Russesco
Lulanna Russesco
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MessageSujet: Re: #963 would you be good enough to take me home † lula   #963 would you be good enough to take me home † lula Icon_minitimeSam 11 Oct - 12:33

I’d rather be causing the chaos.
So when I’m ready to be bolder, And my cuts have healed with time Comfort will rest on my shoulder, And I’ll bury my future behind. I’ll always keep you with me, You’ll be always on my mind But there’s a shining in the shadows. I’ll never know unless I try. With every small disaster, I’ll let the waters still. Take me away to some place real 'Cause they say home is where your heart is set in stone, Is where you go when you’re alone, Is where you go to rest your bones, It’s not just where you lay your head It's not just where you make your bed As long as we’re together, does it matter where we go ? Home.
matei russesco & lulanna russesco

................................................................

Beacon Hills était une ville que Lulanna avait laissée derrière elle depuis de nombreuses années maintenant. Elle avait tout laissé derrière elle, y comprit sa famille et, même après son départ de New-York, la jeune femme n’avait pas osé remettre les pieds en ville. Une partie d’elle avait certainement trop honte de la façon dont elle avait tourné le dos à sa famille ; une autre été trop fière pour revenir et admettre qu’elle avait eu tord, qu’elle aurait dû écouter les conseils qu’on lui avait faits. Elle n’avait pas eu envie d’affronter la vérité en face, alors elle s’était contentée de fuir, encore et toujours, pendant plusieurs années avant de remettre enfin les pieds chez elle. Chez elle était un bien grand mot. Au fond, elle appartenait plus aux routes infinies qu’à cette petite ville. Elle était née sur les routes, elle avait grandi sur les route alors, c’était sûrement logique qu’elle ait fini par s’y perdre de nouveau. Bien-sûr, elle regrettait de n’avoir jamais pu revoir sa mère, elle regrettait de n’avoir été attirée par la petite ville de Beacon Hills qu’après que sa mère soit morte. Mais ce qui était fait était fait, elle n’avait aucun moyen de revenir là-dessus, ni sur aucun des choix qu’elle avait pu faire au cours de sa vie. Elle avait peut-être fait des erreurs, mais il n’y avait que comme ça qu’on pouvait évoluer après tout. Sa vie était ce qu’elle était à présent, une longue succession de choix et de ratés, de regrets mais aussi des moments de bonheurs et des choses pas si ratées que ça. La vie sur les routes avait été plutôt agréable, elle n’avait eu aucune stabilité, elle avait vécu au jour le jour sans jamais se soucier de demain, elle avait enchainé les petits boulots, ne restant jamais plus de quelques semaines au même endroit. Elle avait retrouvé cette vie qu’elle avait eu enfant et ça avait été pour elle, un véritable retour aux sources dont elle avait eu besoin après son histoire avec Derek. Elle n’avait jamais rencontré l’homme qui lui aurait permis de vraiment passer à autre chose, celui qu’elle espérait croiser pour qu’il puisse guérir son cœur brisé, mais au fond elle s’en fichait. Elle était indépendante, elle n’avait pas besoin d’un homme pour soulager ses peines, elle n’avait pas besoin d’une relation stable, avec tous les problèmes que ça pouvait poser. Elle était libre et plus heureuse qu’on ne pouvait le penser. Elle était satisfaite de sa vie et de son parcours, elle avait su briser les chaines qui la retenait prisonnière, attachée à Derek Hale comme une stupide sangsue et elle n’avait rien a regrettait. Une partie d’elle espérait que lui en revanche, il regretterait de l’avoir laissée filée, qu’il avait fini par se retrouver seul, mais au fond, elle en doutait pas mal. Qu’importait, si elle n’avait pas réussi à l’effacer complètement de ses pensées, elle avait su aller de l’avant et profiter de sa vie sans la passer à pleurer comme une malheureuse parce que l’homme dont elle était amoureuse, ne la voyait et ne la verrait sans doute jamais que comme sa meilleure amie. Maintenant, elle était de retour à Beacon Hills et cette ville avait beau rappeler à elle tout un tas de vieux souvenirs, elle s’estimait assez forte pour ne pas se laisser abattre sur un ancien amour, elle avait déjà assez à faire avec la mort de sa mère ; même si là aussi, il fallait être fort, ce n’était pas dans les coutumes de son peuple de se laisser abattre suite à un décès, au contraire, chez eux les funérailles avaient toujours une touche de gaieté.

Malgré tout, la mort de sa mère restait difficile à avaler. Elle avait été assassinée, ça ne faisait aucun doute, alors, il semblait à Lulanna qu’il était nécessaire de retrouver qui avait fait ça et de comprendre pourquoi l’avoir tuée. Sa mère était une femme bien, pas forcément très aimée du peuple de Beacon Hills à cause de ses origines et de la réputation qui planait sur leur famille, mais il n’en restait pas moins que Tatiana Russesco n’était pas le genre de personne qu’on pouvait facilement avoir envie de tuer. Lulanna voulait savoir pourquoi. C’était probablement l’unique raison qui l’avait poussée à s’installer à Beacon Hills. Elle avait une petite boutique en ville à présent, où elle exerçait ses dons de voyances ; dons qu’on pouvait facilement prendre pour de l’escroquerie et dans le fond, ça en été complètement, elle n’allait pas user de la vraie magie pour des conneries comme celles pour lesquelles ont venait la voir. Ça lui permettait de gagner de l’argent, c’était l’essentiel. Entre ça et son boulot au stripclub, elle ne roulait pas sur l’or, mais elle gagnait assez d’argent pour vivre dans la petite ville de Beacon Hills, c’était l’essentiel. Encore une fois, la jeune femme relisait l’article du journal qui évoquait la mort de sa mère, juste un petit mot dans le coin d’une page, comme si le meurtre de Tatiana Russesco était bien moins importants que les précédents meurtres. Pourtant, ils étaient liés, ça ne faisait aucun doute aux yeux de la jeune femme. Il y avait des choses comme ça, qu’elle sentait et dont elle était sûre, ça coulait dans son sang, après tout, ça mère l’avait bien prévenue que Derek Hale lui briserait le cœur, alors qu’à ce moment là, il n’avait été que son ami et qu’elle-même, elle n’envisageait rien d’autre. Elle savait que les meurtres étaient liés. Sa mère devait avoir un rôle à jouer dans cette histoire. D’un geste las, la jeune femme ferma son ordinateur portable, elle ne pourrait plus rien tirer d’internet de toute évidence. Elle avait besoin de la magie. Elle jeta un coup d’œil aux grimoires qui trainaient sur la table, ils n’avaient rien donnés d’intéressant. Elle se souvenait bien en revanche, d’un grimoire qui avait appartenu à sa mère, un vieux truc probablement venu tout droit de Roumanie. Ça valait le coup de jeter un coup d’œil là-dedans. Attrapant rapidement son sac à main, elle quitta sa petite maison, ce grimoire devait encore être dans la maison familiale, celle qui devait probablement leur revenir de droit, à elle ou à son frère, elle n’en savait rien et ça n’avait pas d’importance, elle ne voulait pas retourner vivre là-dedans elle. Au milieu des bois, elle aurait bien plus de mal à attirer la clientèle qu’en ville. Garant sa voiture à l’orée de la forêt, elle s’engagea sur un sentier qu’elle connaissait par cœur pour l’avoir arpenté tant de fois étant plus jeune. Elle avait l’impression de ne pas avoir mis les pieds ici depuis un siècle. Enfin elle aperçu la vieille maison et ne tarda pas à remarquer son frère jumeau posé devant la porte. Elle s’avança vers lui, ignorant son air mécontent, après tout est-ce qu’il pouvait vraiment l’empêcher de rentrer dans cette maison ? « C’est également un plaisir de te revoir, Matei. » Elle lui adressa un sourire qui semblait aussi ironique que ces propos. Bien-sûr, elle aurait pu être ravie de revoir son jumeau, mais l’accueil qu’il venait de lui réserver avait eu l’effet d’une douche froide. « J’ai besoin de récupérer quelque chose. Est-ce que tu vas me laisser passer ou est-ce que je vais être obligée de casser une fenêtre pour rentrer par effraction dans ma maison ? » Elle en était capable après tout, même si elle préférait largement entrer par la porte. « Toi, qu’est-ce que tu fais là ? On dit que tu avais quitté la ville aussi. » Il pouvait lui reprocher d’être partie autant qu’il le voulait, il avait fait la même chose qu’elle au final. C’était probablement la même chose qui les avait réunis, la mort de leur mère, des histoires de familles, alors ils devraient probablement plus agir comme une famille que comme deux vieux ennemis.
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Matei Russesco
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MessageSujet: Re: #963 would you be good enough to take me home † lula   #963 would you be good enough to take me home † lula Icon_minitimeDim 12 Oct - 13:16

#963 would you be good enough to take me home † lula Tumblr_nazma7xDsb1qcpf2oo1_250#963 would you be good enough to take me home † lula Tumblr_inline_n7zsng7HW51sifv1c

×××I'm lost, but what do you expect? You and I were one. And when we fell apart you tore away the part of myself I always liked the most.

Faire face à sa jumelle, contrairement à ce qu’il avait bien pu penser toutes ces années, ne faisait aucun bien à Matei. Bien du contraire. Le jeune homme regardait sa sœur comme il aurait toisé une inconnue. La silhouette, la couleur de ses yeux, cet air effronté qui apparaissait parfois sur son visage, il reconnaissait tout cela, mais, en quelque sorte, il n’était pas en train de faire face à sa sœur. Il ne faisait pas face à l’image qu’il avait gardé de sa sœur. La dernière fois que les deux s’étaient vu remontait à de nombreuses années, ils n’étaient alors que des enfants cherchant à jouer le rôle d’adultes. Maintenant qu’ils étaient supposés être des adultes, le brun se trouvait incapable de remplir sa part du marché. Face à Lulanna, le Russesco semblait être de retour des années en arrière. Il se souvenait de son départ, la déchirure qui s’était insinuée dans leur foyer. Il se rappelait des questions, du regard presque éteint de sa mère à qui on avait arrachée sa fille. Il se rappelait des promesses, des mots doux soufflés dans le but de la rassurer. Il se rappelait de tout ça et surtout lui revenait en mémoire, comme autant de claques qu’il n’avait pas reçu, le goût amer de l’échec. Matei n’avait pas su ramener Lula, par contre, sa poursuite effrénée de la brune l’avait arraché à leur foyer. Même s’il ne pouvait en tenir rigueur à celle qui, dans le fond, n’avait rien fait, mais surtout, ne savait rien, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la rancœur à l’égard de sa jumelle. Lui qui n’avait été que son ombre, un preux chevalier prêt à prendre les coups en son nom, suite à son départ il avait vu son monde s’écrouler. Ce qu’il pensait savoir, ce qu’il avait toujours prit pour une vérité immuable s’était effrité avec le temps alors qu’il se retrouvait incapable de la ramener. Lulanna était partie sans se rendre compte que dans sa fuite elle avait prise des fragments de sa famille, trainant dans son sillage des valises de souvenirs, de bons sentiments et de rêves qui finirent par s’envoler sous le souffle d’un vent contraire. Avoir la jeune femme sous les yeux, voir les années tracées sur son visage, devenir finalement le témoin des changements qu’elle avait pu vivre tuait à petit feu Matei. Lui qui avait toujours été proche de sa famille, devoir faire face à Lula s’avérait être pareil que de faire face à ce que sa vie aurait pu être. Vivre l’absence de sa sœur avait fini par devenir simple pour le brun, le temps lui avait permis de ne plus y penser. Il avait cru être arrivé à une espèce de paix intérieur, avoir trouvé un moyen de passer à autre chose. Cependant, la simple vision de sa sœur lui permettait d’affirmer le contraire. Ses mots, mordants, le ton de sa voix, acerbe, témoignait de ce qu’il ressentait profondément enfoui tout au fond de lui. Tout ce qu’il n’avait pu dire, tout ce qu’il avait pu ressentir se retrouvait dans ces quelques mots qu’il jetait à sa sœur sans aucune douceur.
« C’est également un plaisir de te revoir, Matei. » L’ironie de sa sœur n’eu pas le don d’éteindre les braises d’une rancœur bien présente depuis des années. La mâchoire crispée, les lèvres pincées, le brun faisait de son mieux pour ne pas se mettre en rogne. Chose peu aisé pour celui qui semblait être incapable de gérer ses crises de colère depuis qu’il avait été mordu. Prenant sur lui afin de ne pas répondre, conscient que sa sœur ne se laisserait surement pas attaquée par lui sans réagir, il préféra rester silencieux en toisant cette dernière du regard. Le silence pesait sur la conversation comme une chape de béton. Face à face, pris dans l’étau oppressant que les années avaient forgées autour de leur relation qui n’était plus, Matei sentait sa gorge se nouer face à cette jumelle qui aurait du toujours et à jamais être sa moitié. Cependant Lulanna avait toujours été la plus indépendante des deux. La preuve, elle avait réussi à quitter leur famille pour un autre. Il s’était senti obligé de quitter les siens, pas pour lui, pas pour une fille, mais parce qu’il avait peur de les blesser, parce qu’il avait honte. Peut-être qu’à l’époque il ne pensait pas encore assez pour lui-même. Peut-être avait il vécu sa vie à travers sa famille, se tuant à la tâche pour ces derniers, voyant le monde à travers les yeux de sa sœur, apprenant les choses à travers les mains de sa mère. Mais, même si c’était le cas, ça lui convenait. Ca lui avait toujours parfaitement convenu. Puis son château de sable s’était écroulé, comme une bâtisse prenant l’eau sur une plage en été. Il avait vu l’eau monter alors que les fondations de sa vie s’effriter, son château de sable retournant à l’état de tas informe et sans vie. Il était trop tard pour ramasser des morceaux de ce qui était, trop tard aussi que pour s’attarder sur ce qui n’avait pas pu être. « J’ai besoin de récupérer quelque chose. Est-ce que tu vas me laisser passer ou est-ce que je vais être obligée de casser une fenêtre pour rentrer par effraction dans ma maison ? » La lueur de défi qui illuminait les yeux de Lulanna était sans équivoque, son frère savait parfaitement de quoi elle pouvait être capable. Il l’imaginait d’ailleurs sans mal casser une vitre avant de se faufiler dans leur maison. Néanmoins, entendre la jeune femme dire avec autant d’aplomb et d’assurance qu’il s’agissait de sa maison tendit encore un peu plus le brun. Il pouvait presque sentir la rage qui déformait ses traits lorsque sa forme lupine prenait le dessus. Presque, car il luttait comme un dingue contre ce sentiment étouffant qu’il connaissait par cœur. « Il s’agit de ma maison. » Souffla t’il amèrement, se retenant de dire qu’il s’agissait de ses affaires, sa vie, sa famille. Peu porté sur le mélodrame, le brun s’effaça dans la petite bâtisse afin de laisser l’opportunité à sa sœur d’entrer. Au fond, il voulait savoir ce qui avait amené cette dernière à revenir dans cette maison vu que, il en était certain, elle ne devait pas être au courant qu’il était en ville, tout comme il n’avait aucune idée qu’elle était de retour à Beacon Hills. « Toi, qu’est-ce que tu fais là ? On dit que tu avais quitté la ville aussi. » Sortant la pochette à tabac qu’il avait hérité de son père, le brun commença à se rouler une clope tranquillement avant de hausser les épaules. Ca semblait évident. Même s’il s’était retrouvé à l’autre bout du monde, Matei n’aurait pas pu rester à l’écart alors que sa mère était morte si peu de temps auparavant et dans des conditions si étranges. Malgré tout, il refusait de dire clairement les choses, d’admettre que la seule raison qui avait réussie à le ramener à Beacon Hills s’était la mort d’un parent. Ca sonnait faux. Ca sonnait aussi mal que s’il admettait que le reste n’avait pas d’importance, que sa famille, l’amour qu’il leur portait n’était pas suffisant à le faire rentrer chez eux, dans leur foyer. Alors, après avoir allumé sa clope, il répondit dans une exhalation lourde de fumée : « Il faut bien que quelqu’un s’occupe de la maison. » Que quelqu’un nettoie le bordel que ce qui s’était produit dernièrement avait amené dans son sillage. Il fallait bien que quelqu’un s’occupe de l’affaire de leur mère car ce n’était pas les autorités, ni personne d’autre que sa famille qui se souciait assez d’elle que pour y prêter assez attention. « J’imagine que la seule chose qui a réussi à te faire revenir à la maison c’est le fait que désormais il n’y a plus personne ici. » Etrangement, le ton de Matei était détaché, à croire qu’il s’agissait simplement d’une affirmation sans importance à propos d’un sujet trivial. A croire qu’il ne parlait pas de sa sœur partant avec un gadjo, de sa vie s’en trouvant à jamais changée et de toutes les répercussions que cette simple décision avait eu sur tous les Russesco vivant dans cette vieille maison usée par les années. Dans le fond, c’était ça qui faisait le plus mal. La lassitude.
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Lulanna Russesco
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MessageSujet: Re: #963 would you be good enough to take me home † lula   #963 would you be good enough to take me home † lula Icon_minitimeMer 15 Oct - 20:01

I’d rather be causing the chaos.
So when I’m ready to be bolder, And my cuts have healed with time Comfort will rest on my shoulder, And I’ll bury my future behind. I’ll always keep you with me, You’ll be always on my mind But there’s a shining in the shadows. I’ll never know unless I try. With every small disaster, I’ll let the waters still. Take me away to some place real 'Cause they say home is where your heart is set in stone, Is where you go when you’re alone, Is where you go to rest your bones, It’s not just where you lay your head It's not just where you make your bed As long as we’re together, does it matter where we go ? Home.
matei russesco & lulanna russesco

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Lulanna avait quitté la ville de Beacon Hills depuis un long moment maintenant. Elle était partie sans se retournée, sans vraiment dire au revoir aux siens. Elle était partie, tout simplement, du jour au lendemain, pour poursuivre un but complètement vain. Elle n’était pas partie pour  les études, les deux années qu’elle avait passée à l’université n’avaient pas d’importance pour elle. Jamais elle n’avait franchement eu envie d’étudier le droit, elle avait simplement jugé que les études seraient une bonne excuse pour la fuite qu’elle avait prise. C’était probablement une façon de se donner bonne conscience, d’oublier qu’en fin de compte, elle avait simplement lâché sa famille, quitté son foyer pour partir avec un homme dont elle était éperdument amoureuse. Stupide jeune femme qui avait cru qu’il finirait par la remarquer. Elle n’avait été que sa meilleure amie, celle qui l’avait regardé fréquenter un tas d’autres filles en faisant mine d’approuver ses choix et qui après s’était pointée en ravalant sa fierté pour être à ses côtés quand tôt ou tard ses histoires s’achevaient. Elle n’avait été qu’une amie à ses yeux, rien de plus. Elle avait tout laissé tomber pour partir avec lui à l’autre bout des Etats-Unis et finalement, même lui elle l’avait laissé tomber sans se retourner. Matei avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir. Elle ne l’avait pas écouté, il avait eu raison pourtant, lui et leur père n’avait jamais approuvée la façon dont elle s’était rapprochée de Derek Hale. Il aurait voulu qu’elle arrête de trainer avec lui et au lieu de faire ça elle était partie à ses côtés. Elle avait laissé tomber sa famille,  elle avait laissé tomber son frère jumeau. Tous les deux ils avaient pourtant toujours tout partagé depuis les premières secondes de leurs vies. Ils avaient été proches, soudés comme les doigts de la main et aujourd’hui, ils n’étaient peut-être plus que des étrangers l’un pour l’autre. C’était de sa faute à elle, elle avait commis les erreurs qui les avaient poussés à être là en face l’un de l’autre et à rester distant l’un avec l’autre. La rancœur que son jumeau avait à son égard était palpable à des kilomètres à la ronde. Elle aurait été stupide si jamais elle ne l’avait pas remarqué. Il lui en voulait pour la façon dont elle l’avait laissé tomber et c’était parfaitement justifié. Si ça avait été l’inverse elle lui en aurait voulu aussi. Elle avait cru, quand elle était partie, que c’était son droit de choisir la façon dont elle voulait vivre sa vie et qu’elle n’avait pas à s’en vouloir. Après tout elle serait bien restée en contact avec le reste de la famille Russesco s’ils avaient été un peu moins archaïques et disposait du téléphone et d’une connexion internet. Elle avait souvent cherché à blâmer le choix de vie des siens pour les ponts coupés, mais le fait été qu’elle aurait pu trouver d’autres moyens de communiquer avec eux. Elle s’était construit une nouvelle vie loin d’eux, une vie qui n’avait pas marché et quand elle s’en était rendue compte, elle n’avait pas eu le courage d’affronter ses erreurs. Elle n’avait pas eu envie d’entendre dire qu’elle avait eu tort et qu’ils avaient eu raison. Aujourd’hui encore, ce genre de phrases étaient bien les dernières choses qu’elle voulait entendre. Sans doute qu’engager les explications avec son frère était donc une chose à éviter, car s’il savait, ça finirait probablement par venir. Le fait étant qu’il avait eu raison et qu’elle avait eu tort, même si elle avait cherché à le nier pendant de nombreuses années. Elle n’était certainement pas rentrée à Beacon Hills pour avoir le droit à une leçon de morale. Elle avait fait ses propres choix, elle s’était plantée, point final.

« Il s’agit de ma maison. » Un léger soupire passa le seuil des lèvres de Lulanna. Elle voulait simplement récupérer un grimoire ayant appartenu à sa mère, elle n’était pas venue ici pour s’engueuler avec son frère, s’emporter dans une dispute ici, ce serait comme cracher sur la mémoire de leur mère. Lulanna n’était probablement pas la meilleure fille de l’année, mais elle n’avait pas l’intention de venir entacher la mémoire de leur mère ; elle n’était pas venue pour ça et elle avait bien trop de respect pour la femme lui ayant donné la vie pour finir par en arriver là. « S’il te plait Matei. Est-ce qu’on a vraiment l’air de deux imbéciles qui vont se battre sur le testament de notre mère ? » Elle gagnerait probablement dans ce domaine là, elle avait fait des études de droit, ça comptait mine de rien. Ce n’était pas sa maison,  tout comme ce n’était pas spécifiquement celle de Matei, c’était la leur. Un endroit dans lequel ils avaient grandi ensemble. Au fond, elle lui laissait volontiers la maison, tout ce qu’elle voulait elle, c’était le grimoire. Il s’écarta quand même pour la laisser passer, elle ne se fit pas prier, elle pénétra dans la vieille bâtisse poussiéreuse dans laquelle raisonnaient encore les échos de vieux souvenirs, de tout ce qu’elle avait laissé derrière elle. « Il faut bien que quelqu’un s’occupe de la maison. » La jeune femme laissa trainer son doigt contre un meuble, attirant de la poussière sur son passage, elle souffla ensuite sur le bout de son doigt pour laisser s’envoler la poussière. « Tu t’en occupes bien de toute évidence. » Elle commença à fouiller dans les placards à la recherche de ce qu’elle était venue chercher, bien qu’elle n’ait aucune idée d’où sa mère ait pu mettre le grimoire en question. « J’imagine que la seule chose qui a réussi à te faire revenir à la maison c’est le fait que désormais il n’y a plus personne ici. » Elle fini par lâcher ses recherches suites aux paroles de son frère, se tournant vers lui, les bras croisés sur la poitrine. « Ne fais pas ça. » S’était un terrain glissant sur lequel il s’engageait là et elle n’avait pas envie de le suivre là dedans.  « C’est exactement pour ça que je ne suis pas rentrée plus tôt. » Les reproches, elle n’avait pas été prête à les affronter, elle était lâche c’était certain, mais il y avait dans cette maison de bon souvenirs qu’elle aurait voulu pouvoir garder ces lieux intacts de toutes disputes. « J’aurais pu revenir plus tôt, j’ai laissé tomber Derek depuis des années. J’ai voulu revenir des millions de fois. Je ne l’ai pas fait et je le regrette vraiment. Bien-sûr que j’aurais voulu revoir maman avant qu’elle ne meurt. » Elle n’était pas revenu simplement parce que sa mère était morte, pas parce qu’il n’y avait plus personne ici. Elle laissa échapper un nouveau soupire avant de recommencer ses recherches. Elle était revenue trop tard certes, mais ça ne voulait pas complètement dire qu’elle ne pouvait plus rien faire pour sa mère. Maintenant, elle pouvait au moins trouver celui qui avait tué sa mère et venger sa mort, puisque ce ne serait sans doute pas la police qui s’en chargerait. Ce n’était pas quelque chose que la police pouvait gérer, la jeune femme en était persuadée.
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Matei Russesco
Matei Russesco
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MessageSujet: Re: #963 would you be good enough to take me home † lula   #963 would you be good enough to take me home † lula Icon_minitimeVen 17 Oct - 19:21

#963 would you be good enough to take me home † lula Tumblr_nazma7xDsb1qcpf2oo1_250#963 would you be good enough to take me home † lula Tumblr_inline_n7zsng7HW51sifv1c

×××I'm lost, but what do you expect? You and I were one. And when we fell apart you tore away the part of myself I always liked the most.

Si Matei s’autorisait à être honnête avec lui-même, peut-être ne serait il pas aussi froid et méchant avec sa sœur. Dans le fond, Lulanna, tout comme lui, avait vécue sa vie sur la route, libre comme l’air, rien ni personne n’avait à l’époque le pouvoir de l’arrêter. Aujourd’hui encore, son jumeau savait que personne n’en possédait le pouvoir. Plus leur mère disait non à la jeune femme, plus cette dernière avait du ressentir le besoin de lui prouver le contraire. Une fois, le brun s’était bien fracturé le bras en montant sur le toit de leur maison pour prouver qu’il avait raison. Le même sang coulait dans leurs veines. Un sang chaud, un sang coulant à gros bouillon et prêt à tout écraser sur son passage. Matei était têtu comme ses parents, lorsqu’il se mettait une idée en tête, il n’en démordait pas. Voila comment il s’était ainsi éloigné de sa famille malgré la douleur que cette séparation lui provoquait. Le brun se sentait mourir de l’intérieur. A croire que quelqu’un, bien caché entre ses côtes, s’amusait à écarter ces dernières afin de pouvoir atteindre son cœur bien trop usé. Il pouvait sentir la douleur, cette dernière bien trop palpable à son goût. Même si à l’heure actuelle, le Russesco était bien incapable de se montrer positif à l’égard de sa sœur, chaleureux ou ne serait-ce qu’un peu heureux de la revoir, il n’avait eu de cesse de lui souhaiter tout le bonheur du monde. Il le fit depuis le jour de son départ jusqu’à aujourd’hui. Priant de tout son cœur des dieux auxquels il ne croyait pas que sa sœur puisse connaître un bonheur qu’il aurait aimé expérimenter par lui-même. Certes, il était froid, distant, comme il l’aurait été face à un étranger s’invitant chez lui sans son consentement. Toutefois, bien profondément inhibé par la douleur, la rancœur et toute cette peine qu’il avait pu ressentir durant des années, il ne pouvait s’empêcher d’être toujours profondément attaché à sa jumelle. La voir lui donnait envie de pleurer, de lâcher prise une seconde et se perdre dans les bras de sa moitié. Il voulait juste laisser tomber son fardeau un instant, pouvoir profiter de ces retrouvailles, mais la douleur était trop forte. Cette dernière supplantait le reste, si bien que même l’amour inconditionnel qu’il éprouvait à l’égard de sa sœur ne pouvait lui faire occulter la peine qu’il avait bien pu ressentir suite à son départ. Alors, il était amer, aigri comme un vieil homme face aux erreurs de sa vie. Il s’effaça dans l’encadrement de la porte bien qu’il aurait aimé garder sa sœur à l’extéireur de cette maison. Il avait envie de la rejeter, la renvoyer chez elle comme si elle n’était qu’une indésirable, il n’en avait pourtant pas la force. Tout comme il n’avait pas la force de se battre dans le fond, même s’il aimait à faire croire le contraire. « S’il te plait Matei. Est-ce qu’on a vraiment l’air de deux imbéciles qui vont se battre sur le testament de notre mère ? » Posant son regard blasé sur la jeune femme, le brun haussa les épaules d’un air nonchalant. Ni l’un ni l’autre n’avait ne serait-ce qu’une once d’intérêt en ce qui concernait l’héritage de leur mère. Même si Lulanna était partie sans un regard en arrière, donnant l’impression à son frère qu’il ne s’agissait que d’une inconnue, il savait qu’elle n’avait pas changé à ce niveau là. Même s’ils ne le montraient pas toujours de la meilleure des manières, ce qu’ils ressentaient à l’égard des membres de leur famille était quelque chose de pure. Un profond attachement et un amour incommensurable. Elle n’était pas là pour l’héritage, lui non plus. « Son testament est la dernière chose qui m’intéresse. » Souffla t’il sur un ton neutre même si l’idée que sa sœur puisse penser que ses intentions se trouvaient à l’intention d’un bout de papier arrivait à le heurter. Il n’était pas comme cela, il ne l’avait jamais été. Personne dans leur famille n’avait jamais été intéressé de cette manière. Et, même si les deux avaient vécus séparés, retrouvant la route comme par le passé, ils avaient grandis, mais n’étaient pas si différent que cela. Ses yeux posés sur la jumelle, malgré lui un léger sourire étira les lèvres du Russesco qui, malgré sa rancœur, ne pouvait s’empêcher de trouver amusant le fait qu’elle vérifiait ses dires. Matei n’avait jamais été doué pour le nettoyage. Réparer ce qu’il avait sous la main, rafistoler tout et rien, ça c’était son truc. Néanmoins, il n’avait rien d’une vraie fée du logis. « Tu t’en occupes bien de toute évidence. » Gardant le silence, le lycan s’évertua à regarder par-dessus l’épaule de sa sœur pour voir ce qu’elle cherchait. Tirant sur sa clope alors que la jeune femme s’évertuait à retourner oes armoires à la recherche d’elle seule savait quoi, le brun lâcha finalement la bombe qu’il gardait coincée entre ses lèvres. Quelques mots, rien de plus. Il avait suffit à Matei d’aligner quelques mots pour arriver à obtenir une réaction. Le brun ne savait pas si c’était ce qu’il désirait, voir sa sœur se durcir, les bras croisés sur sa poitrine alors qu’elle lui jetait un regard étrange. Pendant des années Matei avait souhaité recevoir un signe, un mot, quoique ce soit de la part de Lulanna. Il aurait tout prit, les mots d’une médium, des signaux de fumés envoyés depuis l’autre bout du globe, une lettre usée, n’importe quoi. Il se serait acheté un téléphone si c’était tout ce dont la belle avait besoin pour le contacter. Mais comment aurait elle pu le joindre, elle qui n’avait pas son numéro ? Comment savoir que la médium n’était pas une charlatante ? Et que ses signaux de fumés n’étaient pas que des nuages formés naturellement ? Le brun aurait pu traverser l’océan, écumer la terre, retourner chaque cailloux du désert pour trouver un signe, une preuve qu’elle était vivante. Il avait donné son temps, de longues journées à traquer sa sœur, donné une partie de sa vie pour elle, sans même qu’elle ne se doute des sacrifices qu’il avait pu faire pour elle. Elle ne savait pas et il se refusait à lui dire, trop honteux de ce que l’espoir fou de récupérer sa sœur avait bien pu lui couter. « Ne fais pas ça. » Vrillant ses prunelles dans celles de sa sœur, le brun resta stoïquement immobile. Il ne voulait pas indisposer Lulanna. Tout du moins, pas entièrement. Néanmoins, il avait besoin d’une catharsis, besoin d’arracher à sa mémoire tous les mots qu’il n’avait pu prononcer par le passé. Ceux qu’il aurait voulu prononcer pour l’empêcher de partir. Ceux qu’il voulait lui jeter au visage pour l’avoir abandonné. « C’est exactement pour ça que je ne suis pas rentrée plus tôt. » Le regard que lui jeta Matei était celui d’un petit garçon perdu. Le genre qui, l’espace d’une seconde, a lâché la main de sa mère et se retrouve perdu au milieu de la forêt, sans idée de la destination à prendre, persuadé que personne ne viendra le chercher. Incapable de rester immobile une seconde de lui, il se mit à se dandiner sur place, jetant sa cigarette éteinte par la fenêtre tout en cherchant les mots qu’il avait sur le cœur. Cependant, le jeune homme resta penaud, bien incapable de trouver les mots justes, ceux qu’il ressentait, ceux qu’il avait besoin de prononcer. Tout ce dont il était capable, c’était fixer sa sœur en silence, continuant à bouger sur place fébrilement. « J’aurais pu revenir plus tôt, j’ai laissé tomber Derek depuis des années. J’ai voulu revenir des millions de fois. Je ne l’ai pas fait et je le regrette vraiment. Bien-sûr que j’aurais voulu revoir maman avant qu’elle ne meurt. » Passant une main dans ses cheveux mal coiffés, le brun se crispa visiblement alors que sa sœur parlait. Lui qui croyait qu’elle était restée durant tout ce temps avec ce gadjo, voila qu’il apprenait qu’elle n’était pas revenue alors même qu’elle l’avait laissée tomber. La blessure qu’il avait ressenti suite à son départ s’élargissait sensiblement alors que les mots de Lulanna venaient défoncer chaque barrière, chaque semblant de barricade qu’il avait réussi à élever entre lui et la douleur qu’avait provoquée la perte. « T’aurais du revenir… » Souffla t’il péniblement alors que ses yeux glissaient sur le sol. La tristesse était palpable dans sa voix, les regrets aussi. Si Lula avait le pouvoir de guérir les blessures de son jumeau, cette dernière possédait aussi ce qu’il fallait pour les élargir. Les poings serrés, son rythme cardiaque faisait des bons sous l’impulsion de la colère qui commençait à monter en lui. « Au début, elle en dormait plus la nuit. Au début tout est parti à la dérive. J’ai passé mon temps à lui dire que je te ramènerais, est-ce que t’as la moindre idée du temps que j’ai passé à te chercher ?! Rien qu’une infime idée ?! » Le visage de Matei était déformé par un mélange paradoxale de tristesse et de colère. Bien que sa voix s’était faite plus lourde et forte, le brun sonnait comme un petit enfant tapant du pieds. Un petit garçon qui aurait aimé qu’on l’écoute, mais savait bien qu’il était trop tard que pour que ses mots puissent y changer quelque chose. Il n’y avait plus rien que le jeune homme puisse faire pour changer ce qui était arrivé, ce qui était désormais inscrit dans l’histoire de leur famille. Leur mère était six pieds sous terre, leur foyer n’était plus qu’une bâtisse prise par la poussière. Ce qui était, n’était plus et ne serait plus jamais. Une vérité que Matei était bien incapable d’accepter. Bien malgré lui, la vision de sa sœur cherchant après il ne savait quoi mettait le brun hors de lui. Sans réfléchir, son poing alla s’écraser dans le mur derrière lui, inscrivant une marque indélébile dans celui-ci avant que son propriétaire ne sorte de peur de faire quelque chose qu’il regretterait. Sa respiration lourde, son souffle court, le brun haletait comme un chien blessé. Sa vision s’était troublée alors que son cœur menaçait à tout moment d’exploser. Il avait besoin de faire sortir ce qu’il avait sur le cœur, se faire du mal à défaut de blesser une autre personne. Il avait besoin de sentir autre chose que cette peine, autre chose que cette honte. « Tu ne sais rien de ce que tu nous as fait vivre. Tu n’as pas idée. » Souffla t’il entre deux respirations haletantes et saccadées. Posant une main contre un arbre, Matei se recroquevilla naturellement contre lui-même en se maudissant d’être aussi inutilement sensible lorsqu’il s’agissait de sa sœur. Il pouvait sentir les crocs se former dans sa bouche et imaginait sans mal ses yeux prendre cette teinte glaciale qu’il détestait tant. Essayant de se calmer, de penser à tout sauf à cette dispute, à tout ce que sa signifiait de retrouver sa sœur, le Russesco se maudit de ne pas avoir décidé de passer sa journée avec Ian. Même si l’un comme l’autre, ils n’avaient rien d’experts en matière de lycanthropie, son ami aurait surement pu l’aider à se gérer. Ses poings crispés, son dos vouté, le brun était recroquevillé sur lui-même, espérant que sa sœur le laisse tranquille le temps qu’il puisse se calmer. Il ne voulait pas que Lulanna sache. Il voulait que personne ne sache, espérant ingénument que si le monde n’en avait pas conscience, peut-être que son état s’avérerait être moins une honte pour lui. Néanmoins, tout ce qu’il était capable de ressentir alors s’avérait être cette honte. Etouffante, oppressante. Elle l’écrasait, le torturait et allait finir par lui rompre les os si ça continuait.
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