a semaine avait été longue. Non, en fait c’était tout ce mois qui avait été long. Depuis qu’il était dans la ville, Logan ne cessait de chercher des informations, de remuer ceci ou cela, de s’intéresser aux archives de la ville, mais rien. Strictement rien. Il était là dans un seul but : retrouver ces maudits sorciers, leur faire payer comme ils le méritaient puis repartir. Sauf que voilà, les choses n’allaient pas aussi vite qu’il l’espérait. Il n’y avait pas d’impression plus frustrante sur terre que d’avoir l’impression de ne pas avancer et de rester bloqué à un point mort. Parfois, il lui arrivait de se questionner sur ce qu’il ferait après les avoir retrouvé et tué, tous. Après tout, il n’avait aucun autre objectif dans sa vie si ce n’était de venger sa famille ou plus précisément sa sœur et sa meute. Enfin, son ancienne meute. Même après avoir réussi sa mission, il se doutait que cela ne l’aiderait pas à aller mieux. Cet acte aussi cruel soit-il, ne lui rendrait pas sa sœur pour autant et il serait toujours infiniment seul. La solitude était l’un des points qui s’était un peu amélioré depuis son arrivée dans la ville. Il avait beau continuer de se sentir seul même au milieu de la foule, la rencontre de cette sorcière avait été un cadeau chanceux. Ils ne passaient pas tout leur temps ensemble, loin de là, et partageaient encore moins de longues discussions sur la littérature anglaises ou la bonne nourriture française mais ils s’apportaient mutuellement quelque chose qui les aidait tous les deux à tenir le coup. Des informations pour lui, de l’attention pour elle. A ses yeux Dena était surtout un atout précieux mais qu’il ne fallait pas sous-estimer. Sous ses airs de gentille petite sorcière se cachait un fort et malicieux caractère et, Logan était quasi sur qu’elle n’aurait aucun scrupules à l’évincer si cela l’arrangeait et la rapprochait de son but. Tout comme lui d’ailleurs. Il n’y avait aucune confiance entre eux, pas même de l’amour mais malgré tout ils avaient quelque chose de fort. Quelque chose sur laquelle il ne parvenait pas à mettre de nom et ne le voulait pas. Ils étaient un peu leurs punching ball attitrés lorsqu’ils évacuaient ensemble leur peine, leur colère, leur déception mais aussi leur solitude.
La nuit derrière n’avait pas été une exception. Comme souvent depuis leur rencontre, ils avaient finis dans le même lit oubliant tout le reste ou presque. Le loup n’avait que très peu dormi, réveillé par ses habituels cauchemars doublés de ses insomnies chroniques. Il savait qu’il ne retrouverait pas le sommeil et, après avoir hésité à partir et rentrer chez lui, il avait plutôt préféré rester et profiter du fait que Dena soit encore endormie et certainement pour un bon moment. Il doutait d’elle comme il doutait de n’importe qui tout simplement parce qu’il n’avait plus confiance en personne. Avait-elle fait des découvertes dont elle ne lui avait pas parlé ? Peut-être bien que oui, et il n’allait pas tarder à le découvrir. Sortant du lit sans faire de bruit, il attrapa son pantalon et l’enfila au même titre que sa chemise qu’il laissa cependant ouverte avant d’aller dans le salon en fermant la porte derrière lui. Mission réussie, elle semblait toujours dans les bras de Morphée. Sans attendre, il alluma la lumière et se servit un verre afin de s’encourager. Avec tous ces papiers, retrouver quoi que ce soit qui était potentiel de l’intéresser n’allait pas être aisé. Un quart d’heure après le début de ses recherches, il entendit un bruit provenir de la chambre puis du couloir. « Et merde. » Grogna-t-il en tentant de remettre un minimum les papiers qu’il venait d’éplucher en place. Evidemment, qu’elle se rende compte qu’il avait fouillé ne le dérangeait pas le moins du monde. Après tout, que pourrait-elle faire ? Et puis, si elle n’avait rien à cacher il ne voyait pas bien dans quelle mesure cela pouvait la contrarier. « J'ai cru que tu étais parti. Tu ne restes jamais bien longtemps. » Relevant la tête et plantant son regard dans le sien, Logan lui offrit un sourire en coin. Elle n’avait pas tort. Mais en même temps, pourquoi se donnerait-il la peine de rester ? Ils n’étaient pas un couple après tout. « T‘aurais voulu que je te prépare le petit déjeuner et que je te le ramène au lit ?  » Plaisanta-t-il. Il était de bien moins mauvaise humeur que la veille et tant mieux. Parfois ces excès de colère l’excédaient lui-même. « Tu es levée de bien bonne heure dis-moi. Sommeil agité ? » Pas que cela l’intéressait vraiment mais il se méfiait des raisons pour lesquelles elle était arrivée pile au moment où il était entrain de farfouiller dans ses affaires.